dimanche 29 avril 2018

Le temps est passé quand-même ...

Déjà la vie ardente incline vers le soir
Respire ta jeunesse 
Le temps est court qui va de la vigne au pressoir 
De l'aube au jour qui baisse 



Garde ton âme ouverte aux parfums d'alentour 
Aux mouvements de l'onde 
Aime l'effort, l'espoir, l'orgueil aime l'amour 
C'est la chose profonde 


Combien s'en sont allés de tous les coeurs vivants 
Au séjour solitaire
Sans avoir bu le miel et respiré le vent 
Des matins de la terre


Combien s'en sont allés qui ce soir sont pareils
Aux racines des ronces 
Et qui n'ont pas goûté la vie où le soleil 
Se déploie et s'enfonce !


Ils n'ont pas répandu les essences et l'or
Dont leurs mains étaient pleines
Les voici maintenant dans cette ombre où l'on dort 
Sans rêve et sans haleine 

-Toi vis, sois innombrable à force de désirs
Des frissons et d'extase
Penche sur le chemin où l'homme doit servir 
Ton âme comme un vase 



Mêlée aux jeux des jours presse contre ton sein
La vie âpre et farouche
Que la joie et l'amour chantent comme un essaim
D'abeilles sur ta bouche 



Et puis regarde fuir sans regret ni tourment 
Les rives infidèles 
Ayant donné ton coeur et ton consentement 
A la nuit éternelle...

Anna de Noailles " Le temps de vivre" 




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